Mythic Intrigues
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Un monde où les espèces du monde surnaturel vivent dans l'ombre de l'humanité dont ils espèrent rester invisibles. Un univers de conflits, de mystères et d'intrigues
 
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Les prémisses d'une tragédie
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Paul Hugh
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Ce qu'il avait pris pour de la fuite n'était en fait qu'une prise de recul pour un nouvel élan pour lui sauter dessus et mettre ainsi à contribution la puissance de ses pattes postérieures, le point fort de la Bête. Subissant le nouvel assaut, Paul se protège du mieux qu'il peut mais ne peut éviter plusieurs coups. Prenant de la distance, les deux lycans prennent le temps de s'observer après ses nombreux échanges violents. A la surprise de son adversaire, les blessures sur le corps de Paul se referment rapidement. Voilà l'avantage à exploiter !

Un sourire amusé sur sa gueule révélant ses crocs, Paul s'apprêtait à repartir à l'attaque quand un boule d'énergie vint le frapper violemment dans le dos et le projeter à plusieurs en plein milieu des fougères ! Avec la rage qui l'animait encore, il s'appuya sur une patte pour relever suffisamment la tête pour voir le jeune sorcier allumait un sort de protection. Mauvaise stratégie ! Cela lui fit perdre du temps pour permettre à la Bête d'esquiver la seconde boule magique et de prendre la poudre d'escampette !

Le sorcier jura suite à son acte raté et, sortant un poignard de sous son manteau, il se dirigea vers sa première cible. La fureur s'affichait sur son visage tout comme Paul quelques instants plus tôt. Il crût se reconnaître dans ce visage humain. A cet instant, il oublia ce qui l'avait amené jusqu'ici, cette traque aveugle de son géniteur et se débarrassant de tous ceux qui se mettaient sur son chemin. C'était pas lui ça, un être assoiffé de sang et de vengeance. La Bête, elle, était ainsi faite. Le jeune magicien qui avançait sur lui semblait être du même acabit.

Mais Paul était fatigué. Fatigué de ses longues années à ne penser qu'à retrouver cette Bête, de la confronter et de s'en débarrasser. Elle avait pris une place importante dans son esprit. Il n'y avait pas eu un jour, pas une nuit sans penser à elle. Maintenant qu'il l'avait retrouvée, elle ne représentait finalement pas grand chose pour lui, déception. C'était comme un père biologique qui aurait fui le foyer à la naissance. Il en avait hérité les gênes, mais par son absence, il n'avait rien en commun avec, deux êtres complètement différents. Aucune attache, aucun lien. Rien.

Les dernières heures avaient également été éprouvantes notamment ses combats contre les sorciers puis contre l'autre lycan. Une nouvelle blessure l'avait douloureusement atteint dans le dos. Lentement, alors que sa rage s'estompait, ses traits de lycan s'effaçaient également. Lorsqu'Aaron parvint à franchir la végétation pour arriver à son niveau, c'est un homme nu dans la quarantaine approchante qu'il découvrit. Paul aurait été plus à son avantage sous sa forme lycan pour l'affronter, mais il en avait marre de combattre, du moins pour aujourd'hui. Peut être arriverait-il mieux à le convaincre en l'interpellant face à face, d'homme à homme.

De le voir ainsi sous forme humaine avait en tout cas temporairement arrêté son adversaire, de surprise. Paul tendit un bras pour lui faire signe de patienter le temps qu'il reprenne un peu son souffle, mais aussi que ses plaies continuent de cicatriser grâce à sa rapide capacité de régénération. Paul avait envie de lui expliquer qu'il n'avait rien contre lui, qu'il n'était là que pour la Bête et qu'ensemble ils pouvaient unir leurs efforts. Lui dire que cela n'en avait pas la peine de se faire ainsi la guerre. Mais Paul vit que la rage enflammait toujours ses yeux et coulait par sa bouche en des flots de mots haineux. Il n'arriverait pas à le raisonner ...

Refusant cependant de lui céder son dernier souffle de vie, il réfléchit au meilleur et plus rapide moyen de fuir. La végétation pourrait lui servir de couvert au risque de se prendre un coup de lame ou un sort dans le dos. Paul n'eut pas le temps de mettre son plan en action qu'une ombre plongea du haut d'un arbre sur le sorcier. La Bête et Aaron, fort heureusement protégé de son bouclier, roulèrent sur le côté. C'était l'occasion pour Paul de fuir pour de bon la scène de combat ! Se relevant et contemplant ses plaies qui finissaient de se refermer, il aperçut alors un objet sur le sol à quelques pas de lui : un couteau de chasse. Le destin venait de jeter à ses pieds le moyen de mettre un terme à son désir de vengeance ...
Mar 4 Sep - 11:31
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Aaron Beaconsfield
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Aaron Beaconsfield
Prisonnier de l’effet tunnel causé par ma fureur, je fonçai les bois avec la détermination d’un bélier en pleine charge. Les feuilles et branchages se poussant hors de mon chemin à l’aide de ma protection toujours érigée contre lesquels ces derniers se frottaient, leur impact causant un vrombissement dans l’air ambiant qui semblait ironiquement créer une manifestation physique de ma rage.

Toutefois, alors que je poussai les dernières branches me séparant de ma cible, je m’arrêtai net et écarquillai mes yeux sous l’effet de la consternation en voyant l’homme qui me faisait face redevenir lentement sous sa forme humaine. Je figeai sur place et mon esprit ne sut comment réagir à cette surprise totalement imprévue. Remarquant ma présence, ce dernier leva une main épuisée en guise de cessez-le-feu et même si mon esprit ne le voulait pas, je ne savais pas comment réagir à cette surprise. Un lycan ne revenait à sa forme normale que de son propre chef. Cette transformation était un aveu de défaite puisque lui-même devait savoir qu’affronter un membre de mon espèce sans les atouts procurés par sa forme hybride ne lui serait aucunement bénéfique.

Pourquoi s’est-il détransformé? Il n’a pas d’instinct de survie ou quoi?! Il doit me sous-estimer c’est sûr et certain. Il ne peut quand même pas s’imaginer me vaincre à poings nus quand même!

Incapable de me décider et luttant intérieurement pour décider de ma prochaine action, mes lèvres pour leur part continuèrent de cracher leur venin avec un désordre et une véhémence renforcé par mes envies de meurtre.

-Tu l’as tué… TU l’AS TUÉ!! Sale pourri… Enculé de clébard! Quand j’en aurai fini avec toi le sac à foutre qui te sert d’allié n’arrivera même pas à retrouver tes morceaux éparpillés au quatre vents!!!

Mais pourtant, je n’arrive pas à joindre l’acte à la parole… Je reste figé sur place, couteau en main, à invectiver le lycan avec toute la hargne qui m’habite en ne sachant quoi faire face à cette décision imprévue et, à mon sens, incompréhensible.

Cela dit, il y en avait un qui paraissait en avoir assez entendu… Jaillissant de nulle part avec la force d’un train, l’immense lycan qui, je croyais, avait fui les parages venait de tomber sur mon dôme protecteur et m’avait emporté avec lui dans son élan. Je fis un roulé-boulé pour me réceptionner, heureusement toujours protégé par ma barrière, mais lorsque je me relevai, je remarquai que mon couteau avait quant à lui voler hors de portée et je me retrouvai face à la bête rugissante et écumante de laquelle je pouvais même apercevoir un sourire narquois et amusé. Il pensait que le tout était dans la poche, mais j’allais bien lui montrer que ce n’était pas le cas…

Hurlant ma colère, je fis un large mouvement de bras comme pour le repousser, mais qui se trouva à invoquer un large arc-de-cercle argenté qui fonça vers ma cible. Toutefois, il l’esquiva avec aisance, et je sus dès lors que tant que je n’avais pas trouvé une manière de l’immobiliser, il me faudrait jouer de prudence et économiser mes forces.

Il usa de sa position accroupie pour bondir à nouveau vers moi et marteler ma protection, de deux coups de griffes, mais n’ayant pas à couvrir une aussi grande surface que tout à l’heure, mon assaillant n’entama que peu mes défenses ce qui me permit de lui projeter un autre rayon de moindre intensité pour essayer de le déstabiliser. Il l’esquiva à nouveau, mais resta proche de moi pour continuer à  marteler le mur magique qui me maintenait hors de sa portée et je lui rendis bien en décochant vers lui sphères et rayons d’évocation sans retenu.

L’air crépita sous la déferlante de magie et les rugissements furieux du lycan qui n’arrivait pas à percer mon dôme. Animé par la volonté inébranlable de leur faire payer la mort de Suzan je ne stoppai pas un instant mon offensive, et malgré son agilité, la proximité de sa position dû à la quantité d’obstacle dans les environs empêcha mon adversaire de semer l’entièreté du barrage d’énergie que je déchaînai sur lui, cependant, mon plan n’était pas inconsidéré. Je le voulais proche de moi.

En effet, même si mes frappes étaient somme toutes mineures, leur quantité eurent raison de lui et ils l’affaiblirent juste assez pour le ralentir, c’est tout ce que j’avais besoin… Une chance pour moi par ailleurs puisque lui-même ne m’avait pas laissé de répit et je pouvais sentir mes défenses vaciller. Ce faisant, je conclus notre passe d’armes par un nouvel arc-de-cercle projeté avec un cri empreint de toute ma rage. Maintenant beaucoup trop près pour l’éviter, le lycan reçu l’impact de plein fouet et fut repoussé d’une dizaine de mètres plus loin en direction d’un frêne âgé contre lequel il se percuta avec une telle force qu’un lourd craquement retentit dans les environs.  

Inspirant et expirant avec légère peine sous le coup de l’épuisement, je m’arrêtai un instant et je sentis poindre le début d’une migraine naissante que j’étouffai de mon mieux hors de ma conscience. Je ne pouvais pas me permettre de perdre mon momentum, un instant d’inattention pouvait me coûter la vie! Je devais en finir maintenant.

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Mer 5 Sep - 18:53
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Paul Hugh
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- TU l’AS TUÉ !! ... TUÉ ...

Ces mots résonnaient encore dans sa tête. Il avait de nouveau fait une victime... Encore un meurtre. Mais cette fois, il ne s'agissait pas d'un humain. Qui plus est, ce sont eux qui s'en étaient pris à lui en premier. Paul n'était pas un tueur dans l'âme. Même ses adversaires les plus sanguinaires, il ne cherchait pas vraiment à les achever. Contre ceux à plus faible constitution, il lui était assez difficile sous le coup de la colère de mesurer sa puissance de frappe. Visiblement, il aura cogné trop fort cette fois là et une sorcière a péri sous ses coups. Encore une mort sur la conscience, encore un visage qu'il soit bon ou mauvais qui viendra hanter ses nuits...

Paul ferma les paupières cherchant à tout prix à oublier ce moment, d'effacer toute trace de leurs visages. Trop tard. Il les revoyait très bien tous les trois dans sa tête, ils ne le quitteront plus, eux non plus. Résigné, il accepta cet état de fait, l'heure n'était pas aux remords. Un autre mot prononcé par le sorcier l'avait interpellé. "Allié". Ils avaient cru qu'ils étaient en meute !!! Sans doute l'avaient-ils même traqué en le confondant avec la Bête, lui mettant sur le dos toutes les exactions qu'elle avait commise dans la région. Cela expliquerait leur hargne, leur ténacité à le poursuivre sans relâche au risque d'y laisser des plumes...

La Bête n'était pas son allié, tout le contraire. Et il allait le leur prouver ! Paul voyait le sorcier d'un côté, visiblement affaibli, et le lycan d'un autre côté s'affronter l'un l'autre. Ce dernier semblait avoir senti la faiblesse de son adversaire et afficher l'envie de se faire un sorcier ! Ainsi lui ressauta-t-il dessus, à peine repoussé par les frappes magiques qui perdaient en puissance. Le duel n'était plus équilibré, le loup garou avait le dessus et allait finir par remporter la victoire si Paul restait tapi en mode spectateur.

Mais Paul ne s'était pas rapproché pour rester les bras croisés et laisser la Bête sévir une fois de plus au risque de la voir s'échapper et frapper le pays une autre fois, dans une autre région. Revenu à une stature humaine moins imposante, il se fraya dans la végétation un chemin silencieusement tout juste couvert par les bruits de la baston en cours. Son but menait droit devant lui, bras armé, avançant avec une détermination sans faille, tous sens en éveil le guidant d'un pas assuré où chaque mouvement calculé prenait en compte tous les éléments alentours.

Dans trois dernières longues foulées appuyées, il prit de l'élan et sauta en l'air. Ses deux mains jointes tenaient fermement le manche du couteau et l'abattirent dans le dos de la Bête, juste sous l'omoplate droite. La lame s'enfonça jusqu'à la garde. La Bête hurla, ragea, cracha, se redressa d'un trait cherchant à se défaire de celui qui lui avait sauté dessus. Mais Paul tenait bon et ne lâcha pas prise, pas même que les griffes lacérèrent la peau de ses cuisses, de ses côtes. Profitant qu'elle se contorsionne, se courbe pour mieux l’attraper, il passa son bras gauche sous la gorge de la Bête non pas pour chercher à lui couper le souffle, mais pour s'accorder une nouvelle prise lui permettant de retirer le couteau pour le replonger dans la chair plus haut, à la base du cou. Le tranchant s'enfonça à plusieurs reprises crachant des jets de sang à chaque fois qu'elle ressortait de la plaie de plus en plus béante. Paul frappa de nombreuses fois.

Dans une dernière ruade, la Bête réussit à désarçonner son attaquant, couteau toujours fiché dans l'épaule. Elle le regarda hébété. Était-elle surprise de le retrouver sous forme humaine ou de voir ainsi la mort se présenter à elle ? Car son dernier souffle de vie arrivait. Plus la force de rugir. Derniers râles graves. Un genou à terre. Elle s'écroulait. L'achever avant de lui donner une quelconque chance de se régénérer.

- C'est à moi de le faire.

Paul s'était exprimé à haute voix même s'il s'adressait un peu à lui même. Retirant le couteau de sa victime qui ne broncha pas, il s'en servit pour lui trancher profondément la gorge libérant des flots de liquide rougeâtre. Il se tourna alors vers le sorcier.

- J'étais venu pour lui ... quand vous m'avez pris pour cible. Je me suis défendu.

Il n'avait pas l'intention de lui adresser de quelconques excuses, ils étaient tout autant responsables. Et s'excuser d'une mort était inutile dans la mesure où cela n'apportait aucun réconfort, aucune réparation à la perte d'un être cher. Faire avec et avancer. Il restait très factuel sans chercher à argumenter et à défendre sa peau. Sans doute lui avait-il sauvé la vie en s'interposant contre la Bête. En tiendrait-il compte ? Toujours est-il que leur affrontement avait fait suffisamment de bruits pour que leurs échos soient parvenus à d'autres oreilles. Son sort devait se décider vite avant que d'autres ne se pointent. Paul serra le manche du couteau qu'il tenait encore pour intimer au jeune sorcier l'ordre de faire un choix rapide sur la suite de leur confrontation. Il pouvait le laisser partir et maintenir un statut quo. Ou bien chercher à le retenir, dans ce cas, Paul se tenait prêt à son dernier combat ...
Ven 7 Sep - 18:04
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Aaron Beaconsfield
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Aaron Beaconsfield
L’immense créature avait porté une main à la plaie béante qu’avait laissée ma dernière attaque d’évocation. Son corps fumant sous l’effet de la chair dissoute paraissait salement amoché, mais malgré le sang et la douleur, les feux du fauve se levèrent à nouveau pour me fixer avec une hargne profonde, mais également avec le même petit rictus d’amusement sadique qui ne l’avait pas quitté depuis le début de l’affrontement.

-Je te le donne petit, tu n’as vraiment pas froid aux yeux. Grogna-t-il en se relevant de toute sa hauteur.

Il est encore capable de se lever! Pensais-je en paniquant.

Il était beaucoup plus coriace que je l’avais imaginé… Dans mon état, je ne pouvais pas espérer garder le même rythme que j’avais maintenu depuis tout à l’heure. Mais qu’est-ce que j’avais fait...? Allais-je vraiment pouvoir l’abattre seul?!

Comme pour répondre à mon inquiétude, je remarquai ses plaies se refermer lentement et je pris conscience que je devais m’y remettre, et tout de suite! Chaque seconde perdue creusait mon désavantage et lui donnait l’occasion de revenir en force.

Je décochai dès lors un nouveau trait de lumière bleue dans sa direction, mais il l’esquiva à nouveau et, tout en poussant un ricanement guttural, le lycan me fonça à nouveau dessus. Martelant ma protection affaiblie et jouant d’une prudence renouvelée pour esquiver mes sorts, le lycan prit un plaisir croissant à voir l’écran de magie qui me protégeait tressaillir et s’affaiblir tandis que je tentais d’abattre mon adversaire une fois pour toutes.

Les avertissements qu’on m’avait maintes fois répétés au cours de ma vie prirent enfin tout leur sens au cours des secondes qui suivirent. Ce n’était pas pour rien que les sorciers se réunissaient en clan pour survivre. En duel, nos ressources étaient beaucoup plus limitées, et nos victoires, beaucoup plus difficiles à assurer sans support. Et pourtant, même en ayant entendu ces avertissements ad nauseam, je me trouvais pourtant perdu dans les forêts du Manitoba, affaibli, épuisé et sur le point d’être vaincu face à la terrible bête qui semblait se réjouir de sa victoire prochaine.

Sentant que ma seule protection allait s’écrouler d’un instant à l’autre, je n’eus d’autre choix que de la reconstruire en crispant mes traits sous l’effort que cela exigea, mais comme il s’agissait de mon dernier rempart, je le doublai également d’un sortilège d’évocation qui donna une teinte azure nettement plus foncée comparativement au bleu plus pâle que j’avais maintenu depuis les dernières minutes. Par conséquent, lorsque le poing du lycan frappa cette nouvelle barrière, au lieu de simplement ricocher sous l’effet de l’impact, sa peau commença aussitôt à se dissoudre et mon adversaire cessa son offensive pour regarder en douleur sa griffe meurtrie et fumante.

Cela dit, il conserva toujours son rictus puisqu’il voyait mon essoufflement, les tremblements qui secouaient mes mains et la sueur perlant sur mon front. J’étais à mon dernier retranchement, et il n’avait qu’à attendre pour récolter sa victoire.

Soudain, jaillissant de nulle part, la silhouette complètement nue de Paul sortit de la végétation adjacente et se mit à poignarder le lycan sans autre forme de procès. Usant de l’huile d’aconit qui maculait la lame, il n’eut aucune difficulté à enfoncer l’arme dans le dos de la bête et à laisser la réaction chimique du poison provoquer une douleur sans pareille dans le dos de la bête qui hurla de douleur. C’était ma chance…

J’étais trop épuisé pour me concentrer adéquatement, mais je tentai néanmoins d’aider mon sauveur en stoppant les bras griffus de notre ennemi à l’aide de sort de télékinésie pour éviter que l’homme ne soit blessé. Toutefois, à nous deux, nous arrivâmes enfin à vaincre le lycan qui finit sur le dos, des plaies béantes de part et d’autre et paralysées par l’Aconit qui coulait dans ses veines. Il ne semblait plus pouvoir bouger maintenant.

Les yeux clignant sous l’effet de la fatigue, je mis un genou à terre en respirant laborieusement. Une fulgurante migraine maintenant douloureusement implantée dans mon crâne le martelait comme s’il s’agissait d’une planche à clouer. Je maintins de peine et de misère ma dernière protection par instinct de survie, tandis que l’homme qui me faisait face contourna la créature pour lui faire face en me parlant d’un timbre neutre et en s’agenouillant à ses côtés.  

- C'est à moi de le faire.

Puis, toujours à ma surprise, celui que je croyais être mon adversaire ouvrit méthodiquement la gorge du lycan paralysé qui se vida très rapidement de son sang jusqu’à ce que mort s’ensuive et que l’immense créature rapetisse pour reprendre une forme humaine.

- J'étais venu pour lui ... quand vous m'avez pris pour cible. Je me suis défendu.

Quoi?! Toute cette histoire était basée sur un malentendu? Était-il vraiment en train de suggérer que c’était ce lycan qui était à l’origine du massacre d’il y a quelques jours? Qu’il avait voulu l’arrêter? Que nous l’avions attaqué par accident? Suzan nous avait-elle été arrachée à cause de notre propre erreur?

Mon cœur ne voulait pas y croire, mais ma raison me disait autrement. S’il était effectivement innocent, s’il n’avait rien à se reprocher, son retour à sa forme humaine était une preuve impossible à omettre. S’il avait voulu me tuer, il aurait très aisément pu le faire en conservant sa forme hybride étant donné mon état actuel. Force était de constater qu’il ne me voulait pas de mal, malgré notre attaque tout ce qu’il avait cherché à faire c’était se débarrasser d’un des siens.

Je déglutis avec peine, puis baissai les bras, dissipant le dôme qui me protégeait à cause de l’effort que cela m’exigeait. Les yeux fermés, je massai mes tempes dont la douleur s’amplifiait à chaque battement de cœur et il me fallut toute ma concentration pour prononcer lentement et avec difficulté.

-Pourquoi…? Pourquoi vous en aviez après lui? Si vous… Si vous n’aviez rien contre nous, pourquoi l’avez-vous tué!? Pourquoi m’avoir donné ma chance et pas à elle?!

Mes propos avaient peut-être commencé de manière posée, mais ils s’étaient fini avec véhémence. Guidés par l’énergie du désespoir, mes dernières phrases portaient une lourdeur accusatrice qui accompagna chacun de mes mots pour tenter de le faire culpabiliser. Suzan ne méritait pas de mourir, aucun de nous en réalité ne le méritait alors pourquoi avait-il porté le coup fatal?! C’était moi qui l’avais poursuivi jusqu’ici. Moi qui l’avais menacé avec la ferme intention de mettre fin à ses jours. Je ne méritai pas sa clémence si Suzan était morte, si mon frère avait perdue l’amour de sa vie…

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Mer 12 Sep - 20:03
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Paul Hugh
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La Bête achevée avait retrouvé sa forme humaine, un petit homme dans la cinquantaine, crâne dégarni aux quelques cheveux grisonnants. Le contraste avec le loup garou qu'il incarnait était surprenant. Etait-ce de constater la mort d'un des lycans qu'il chassait ou l’extrême fatigue, le sorcier avait cessé son sort de protection et se frottait maintenant le crâne à deux mains comme si Paul ne comptait plus pour rien. Juste une impression, il s'adressa finalement à lui.

-Pourquoi…? Pourquoi vous en aviez après lui? Si vous… Si vous n’aviez rien contre nous, pourquoi l’avez-vous tué!? Pourquoi m’avoir donné ma chance et pas à elle?!

Visiblement, le sorcier découvrait avec stupéfaction que Paul n'avait rien à voir avec la Bête, qu'ils n'étaient pas une meute. Cela impliquait un énorme quiproquo sur les réelles intentions de chacun des protagonistes. D'un côté, Aaron et ses compagnons n'étaient pas en traque inarrêtable de tous lycans jusqu'à extermination complète et définitive. De l'autre côté, Paul était dédouané des meurtres commis dans la région sur des humains. D'où la question sur son implication ...

- Il m'a fait.

Cette courte phrase résumait à elle seule toute l'amertume qu'il ressassait depuis des années. Son interlocuteur ayant ouvert la discussion, prêt à écouter, il se permit de poursuivre.

- Condamné à une vie d'errance, faire un trait sur mon passé et tous mes proches : il m'a volé ma vie ! Ayant appris qu'il sévissait dans la région, c'était à moi de le stopper, de faire justice.

Et c'était fini. Paul avait réglé son compte avec son vieux démon. Fin de la traque. Et ensuite ? La malédiction pesait toujours sur lui. Il devait encore vivre avec son propre démon à la force démesurée qui avait déjà fait du dégât et continuerait à en faire, au risque de toucher des innocents. Qu'y faire ? Fuir, s'isoler, au fond d'une grotte, d'une forêt et y perdre la raison ? Peut être était-ce ce qui était arrivé à la Bête, l'isolement l'ayant contrainte à abandonner, oublier son humanité pour laisser son côté sombre et bestial prendre le contrôle. Paul s'évertuait chaque jour à sauver ce qui restait d'humain en lui, ceci en côtoyant les hommes, en vivant parmi eux. Les avoir au plus près de lui pour mieux les protéger. Tel était son leitmotiv quotidien, la mission qu'il s'était assignée.

S'il arrivait dorénavant tant bien que mal à épargner la population humaine de ses transformations, il en allait différemment des autres espèces naturelles notamment les vampires qui avaient fait de la chasse au lycan leur sport privilégié, et les sorciers qui ne les voyaient plus que comme une abomination, une erreur de la nature, une expérience magique foirée à effacer à tout prix. Entre ces races, c'était l'affrontement perpétuel, une guerre sans fin et surtout sans raison.

Paul s'était tourné pour faire complètement face à son ennemi de la première heure. Il avait beau avoir repris ses traits humains, l'autre ne voyait que le lycan qui était en lui. Une bête, rien qu'une bête, voilà ce qu'il représentait. Un meurtrier sans foi ni loi qui a tué l'un des leurs. Et il voulait lui en faire porter l'intégrale responsabilité ...

- Cela fait des générations que les vôtres nous traquent sans relâche, que vous nous avez déclarés la guerre. Et il n'y a pas de guerre sans morts. Elle n'épargne personne ...

A évoquer la guerre leurs deux races, Paul eût une pensée émue pour ses parents qui, en leur temps, avaient souvent milité contre les déploiements de l'armée américaine au Vietnam, au Japon et l'avaient ainsi baigné de leurs discours pacifiques. Suzan n'avait pas été tuée de sang froid, elle faisait partie d'une de ses innombrables victimes dont sont nourries les guerres. A ce compte, elle risquait d'être encore alimentée pendant de nombreuses décennies à venir. Quelqu'un disait que seuls les morts ont vu la fin de la guerre. Paul, de par son éducation, était de ceux qui croyaient à la paix. C'était le message qu'il cherchait à faire passer à cet instant. Mais plutôt que de se perdre en discours inutiles qui ne seraient que partiellement entendus, de grands symboles pouvaient être plus parlants.

Joignant le geste à l'idée, Paul se débarrassa du couteau en le jetant de côté. Il se découvrait à nu dans tous les sens du terme. La balle était dans le camp adverse...
Ven 14 Sep - 13:49
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Aaron Beaconsfield
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-Il m’a fait…

La réponse résonna malgré sa simplicité à travers le bois, mais à quel point avions-nous mal interprété la situation? Qu’elles étaient les chances que cette situation se produise? Si ce qu’il disait était exacte, nous avions eu la malchance de tomber sur lui avant le lycan décédé à ses côtés alors qu’il était également lui-même sur les traces de ce monstre qu’il croyait comme nous responsable du massacre au parc Nonawin. En termes de malentendu, on pouvait difficilement faire pire.

Mon visage se crispa à nouveau alors qu’une intense vague de douleur m’envahit l’esprit. Je me saisi les tempes à deux mains et massai rageusement celles-ci comme pour repousser la douleur par ce geste qui se révéla, somme toute, inutile. Je peinai à rester concentrer sur les paroles du lycan qui enchaîna sur ses motivations, mais j’en avais cure. Ses raisons lui appartenaient et j’étais trop épuisé pour y porter mon jugement. Néanmoins je ne pouvais oublier que malgré ces beaux discours, Suzan était morte par sa faute, et mon regard ne perdit pas une once de reproche à son égard.

Il sembla remarquer mon acharnement et en guise de réplique il prononça avec le même calme qu’il avait adopté depuis qu’il avait achevé son créateur.

-Cela fait des générations que les vôtres nous traquent sans relâche, que vous nous avez déclarés la guerre. Et il n'y a pas de guerre sans morts. Elle n'épargne personne ...

Mais je m’en foutais de ses raisonnements à deux ronds, je n’avais pas besoin de sa morale!!! J’étais trop épuisé, frustré et en douleur pour réfléchir correctement et à mes yeux, qu’importe l’acrobatie philosophique qu’il adoptait, il n’en restait pas moins qu’il avait tué Suzan. Ça je ne pouvais pas lui pardonner.

En revanche, ma raison me porta au moins à me faire remarquer qu’il avait non seulement laissé tomber mon arme au sol, mais qu’en plus il avait après tout volontairement reprit sa forme humaine. Il me parlait d’un posé et en garde, me prévenant autant par les gestes que par les mots que j’étais le seul maître de la suite des événements. Il n’avait pas l’intention d’en venir au poing, mais il se défendrait comme il l’avait fait jusqu’à présent, et contrairement à moi, les dernières de ses plaies s’étaient pratiquement refermées maintenant, je n’avais aucune chance de le vaincre. Or, même en le sachant pertinemment, il ne fit absolument rien pour en finir avec moi une bonne fois pour toute. Il n’avait visiblement rien à voir avec des bêtes de l’acabit de son créateur gisant maintenant sur le sol.

Mes pensées se bousculant dans ma tête déjà fortement confuse, je laissai tomber mes mains contre mes flancs en expirant bruyamment.

-Dégage… Mumurais-je les yeux fermés. DÉGAGE!! Et ne t’avise jamais de recroiser ma route si tu tiens à vivre.

Nous étions officiellement quittes. Comme il me laissait vivre, j’allais lui rendre la pareille pour cette fois-ci. Mais je ne pouvais pas oublier qu’il avait tué Suzan. Que ce soit volontairement ou non, je ne pouvais pas l’oublier et si le sort décidait à ce que nos chemins se recroisent un jour, je me fis le serment qu’il en paierait de sa vie comme ma belle-sœur.

Au moment où je lui avais craché ma dernière réplique en le foudroyant du regard, je remarquai qu’il tourna sa tête vers sa droite, comme s’il avait remarqué ou entendu quelque chose qui m’était passé inaperçu. Puis, après avoir tourné une dernière fois ses yeux vers moi, il disparu dans la forêt et me laissa seul, prostré, et affaibli.

Quelques instants plus tard, j’entendis les cris distants de ma mère m’appeler désespérément, mais malgré toute ma volonté, je ne pus y répondre puisque toute mon attention se tourna vers l’atténuation de la fulgurante migraine qui continua de se faire sentir. Toutefois, au-delà de la douleur, la culpabilité se mit à pointer de nouveau le bout de son nez. J’allais devoir retourner auprès de ma famille maintenant et faire face à mes erreurs. Suzan gisait fracassée par ma faute, et même s’ils souhaitaient sans aucun doute me venir en aide. Repenser au corps étendu sur le sol de ma belle-sœur fit naître en moi une tristesse qui se traduisit en perles d’eau et en sanglots qui s’amplifièrent graduellement.  

Éventuellement, les appels à mon nom devinrent plus audibles et même si j’avais les yeux fermés j’entendis Margareth atterrir près de moi me saisir les épaules.

-Aaron, oh mon Dieu, merci. Murmura-t-elle en m’observant de la tête au pied et en m’enserrant dans ses bras.

-Je… Je suis dés… Désolé, marmonnais-je en laissant ma mère me prendre dans ses bras sans résister.

-Aaron, regarde-moi. Regarde-moi chéri! Enchaîna-t-elle impérieusement en me prenant par la tête pour planter ses yeux dans les moins. Suzan va bien tu m’entends! Nous l’avons sauvé avec l’aide de Darien et Bridget. Elle va bien, tu n’as pas à te reprocher.

En une seconde, tout le poids de la crainte d’avoir failli à mon frère et d’avoir été le responsable indirect de la perte de sa raison de vivre se leva de mes épaules. Immédiatement, je cherchai dans les yeux de ma mère la confirmation de ses dires, et malgré ses propres larmes qui coulaient le long de ses joues, son petit sourire crispée par les pleurs et le soulagement dans son timbre furent suffisants pour que je l’enserre dans mes bras à mon tour. Rien ne pouvait adéquatement décrire le soulagement qui venait de surgir en moi et je me surpris rapidement à rire entre les bras de Margareth.

Cette première traque n’avait pas eu le dénouement escompté et avait passé bien près de se terminer horriblement. Cependant, je devais me concentrer sur l’important. Ma famille était saine et sauve, envers et contre tout. Malgré les risques continuels contre lesquels nous nous étions confrontés aujourd’hui, je pouvais me réjouir de n’avoir perdu personne et en ayant eu ainsi un aperçu futile de la souffrance que cette tragédie aurait pu créer en moi, je me fis dès lors la promesse silencieuse que je ne laisserai rien ni personne me séparer de ma famille. Jamais…

Degré d’expertise d’Aaron, Evan et Suzan:

État et inventaire:

Code de couleurs:

Fin du RP pour Aaron
Mar 25 Sep - 20:29
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Paul Hugh
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Les arguments de Paul n'avaient eu que peu de poids face à la soif de vengeance. Cependant, leurs échanges, la fatigue avaient suffisamment affaiblis et troublés le sorcier pour laisser pointer une once d'hésitation. Cette petite dose de doute l'avait momentanément amené à reconsidérer la situation et il finit par ordonner au lycan de dégager. Tant que ce doute subsistait en lui, Paul n'allait pas se faire prier d'autant que ces sens l'avaient alerté sur du mouvement en leur direction.

Ses affaires étaient restés à sa voiture de location près de la cabane de chasse. C'était pas la meilleure direction et possible qu'il y soit également attendu. Sans un mot, sans un signe, il abandonna le sorcier à ses tergiversations. Paul fila à travers bois à toute vitesse par l'est plus remonta au nord, ne s'accordant pas de temps pour voir ce qu'il se passait derrière lui. Il n'entendit donc pas que Suzan avait survécu, il porterait donc le poids de sa mort sur sa conscience ainsi que tant d'autres ...

Dans sa course, deux larmes perlèrent à ses yeux. Il s'y trouvait un peu de tout : de la fatigue de devoir se battre et fuir tous les jours, du désespoir face à sa condition, l'inconnu du lendemain maintenant que sa traque avait atteint son but, le souvenir de la douleur affective du sorcier face à la perte d'un être cher, la colère de ne pouvoir se faire entendre des autres êtres surnaturels ... En une seule journée, il avait vécu toutes les épreuves qui lui conféraient sa malédiction qu'il portait en lui depuis si longtemps.

Il y avait bien un moyen d'y mettre un terme. Paul avait déjà quelques fois au suicide. Il lui était même arrivé une fois de se jeter sous un camion, mais sa capacité de régénération l'avait assez rapidement remis sur pied. A ce moment-là, il avait aussi ressenti l'envie de vivre, de se battre malgré tout contre son fardeau, d'arriver à le maîtriser pour éventuellement s'en servir pour faire le bien, pour faire quelque chose d'utile dans sa vie. Un mal pour un bien. Un jour, s'était-il dit, il arriverait à en tirer quelque chose de bien pour les autres, pour l'humanité.

Ses pas l'amenèrent près d'un village d'autochtones, repéré la veille au soir. Son corps nu au milieu de la neige fumait. Usant de discrétion et de l'absence en journée de la plupart des habitants partis travailler dans les environs, il attrapa de quoi de vêtir. Dans un hangar, il tomba sur une moto-neige et "l'emprunta" pour effectuer une bonne distance pour se rapprocher de Winnipeg. De là, il réemprunterait le bus en sens inverse, retour sur Vancouver. Au clan des Reed, il trouverait du repos, du calme.

FIN DE RP
Mer 26 Sep - 9:39
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